Selon un rapport de Dell et de Institute for the Future (basé en Californie), 85 % des métiers de 2030 n’existent pas encore… Accélération du digital, course à l’intelligence artificielle, déploiement systématique de la réalité virtuelle et augmentée, mais aussi changements profonds des comportements, des modes de consommation et d’éducation, gestion de l’impact environnemental…, que réserve le futur côté métiers -et en particulier du tourisme- aux générations à venir ? Petit tour d’horizon de quelques projections peut-être pas si loufoques que ça…
Qu’on se le dise, « le meilleur moyen de prévoir le futur, c’est de le créer« . C’est ce à quoi s’attachent depuis un moment de nombreuses start-up en lien avec les professionnels du tourisme et qui font figure de pionniers. Car si certains métiers sont voués à disparaître, d’autres verront le jour générés par l’émergence de demandes qu’on imagine même pas encore, comme à chaque grandes étapes de l’évolution de l’humanité.
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« L’imagination est la meilleure compagnie de transport au monde »
A nouveaux voyages…
2035… Voyager d’une région ou d’un pays à l’autre, c’est « cheap » (dépassé). Désormais on explore l’espace à commencer par la Lune pour s’offrir une vue imprenable sur la Terre, on séjourne au fond des mers en hôtel sous-marin version néo-Jules Verne ou on s’offre une exploration du futur grâce à la téléportation.
Pour ceux qui préfèrent rester sur le plancher des vaches de notre planète bleue, les voyages se déclinent en de multiples nouvelles expériences : dans les zones interdites (de conflits) pour les voyagilleros, en sites de réchauffement climatiques pour les écovoyagistes (villes englouties, espèces menacées, fonte des pôles…), en hot spot du tourisme médical (ça existe déjà !)…
Pour les plus téméraires, cap sur les voyages « désorganisés » ou voyages-loto où l’on tire au sort sa destination une fois à l’aéroport. Les plus pantouflards –alentouristeurs– opteront pour le voyage… à la maison. Nul besoin de se déplacer en hypertrophiant son empreinte carbone dans des avions polluants, l’aventure s’invite chez soi ! Plonger sous un iceberg, sauter d’un immeuble à Tokyo ou faire le lézard sur Mars, toutes les alternatives sont à portée de casque de réalité virtuelle.
… nouveaux métiers !
Pour mettre en oeuvre ces voyages et anticiper son orientation professionnelle, on choisira une formation de bagatikeur pour s’assurer du bon fonctionnement du lien permanent entre le voyageur et son bagage. Assurer la bonne transmission des flux d’information transmis par les valises aux bases de données des objets interdits tout en assurant le bon fonctionnement des scanners moléculaires sollicités.
On peut opter pour une spécialisation de géoguideur à la carte. On passera maître dans la création de cartes virtuelles personnalisées sous forme d’hologrammes collaboratifs, reliées aux chaussures du voyageur qui projetent sur le sol des flèches pour guider ses pas sur son chemin.
Ou encore botiste, qui jongle talentueusement avec le code, l’imaginaire et la passion du voyage pour offrir au touriste un robot-compagnon hyper-personnalisé qui s’inspire des publications du client sur les réseaux sociaux. Un véritable assistant de vacances qui prend en charge toutes les étapes du voyage, de la gestion des préparatifs (valises, passeport, formalités…), en passant par les activités une fois sur place (restaurant, loisirs, sorties culturelles…), aux finalisations du retour (rangement, récits, montage vidéo…).
Sans oublier les futurs conseillers en robots, guide touristique spatial et autres entraîneurs d’intelligence artificielle etc., imaginés par les projectivistes. De même, le futur du marketing touristique nécessitera des compétences pointues de « data scientists » (scientifiques de la data) experts du « machine learning » ou apprentissage automatique, capables, en résumé, de concevoir grâce à l’intelligence artificielle, des programmes d’information hyper-personnalisés à destination des touristes.
Le grand tsunami du futur s’approche des côtes !
Ne souriez pas trop vite à ce qui vous paraît relever d’élucubrations stériles de quelques illuminés. Car se préparent et se testent dans l’ombre de nombreuses alternatives, notamment dans l’univers de l’hôtellerie. A l’instar de cette création de l’Ecole hôtelière de Lausanne qui a inventé un concept de chambre d’hôtel du futur dédiée à l’ultra-personnalisation et au bien-être : YU virtual ou le futur de l’hospitalité.
De même que se dérouleront, les 27 et 28 mai prochain, les 1ères Rencontres nationales Tourisme & Spatial à La Rochelle , qui ambitionnent de faire le point sur l’apport du spatial au bénéfice de l’innovation touristique, leur utilité à l’économie touristique et au renforcement de l’attractivité des territoires…
Bref, un nouveau monde émerge, mais paradoxalement aux voyages interstellaires futuristes, l’éco-tourisme et le tourisme responsable, actuellement en plein essor, devraient continuer de dominer les attentes des voyageurs. Plutôt rassurant non ?
Pour aller plus loin :
> « Et la prospective, je vous la met où ? » (article etourisme.info)
> Prospective tourisme
> Métiers de demain
> 4 visions de l’hôtellerie du futur